Dans un essai paru tout récemment, intitulé « Uniques au monde » (Arkhê), le journaliste Vincent Cocquebert se penche sur une promesse dévoyée de la modernité: l’individualisation pour tous. Il décrit ce qu’il appelle «la société du sur-mesure», où tout, absolument tout, doit obéir à notre obsession de l’identification : nos films, nos meubles, nos vêtements, nos produits cosmétiques, mais aussi nos relations amicales ou amoureuses, et même nos hommes et femmes politiques.
Cette promesse d’hyperpersonnalisation, portée par le marketing et qui s’épanouit majoritairement dans la sphère de la consommation, grignote nos quotidiens depuis une trentaine d’années. Pour ma chronique l’Opinion de cette semaine, j’ai dégagé les trois effets politiques de cette société du sur-mesure.
Ce livre est bien plus qu’un condensé de tendances de consommation: il doit être compris comme une forme plus grave d’interpellation sur les risques politiques de la société du sur-mesure. Dans sa conclusion, l’auteur appelle à «retrouver le sens de notre dépendance réciproque les uns envers les autres»: c’est en effet le chantier auquel devraient s’atteler nos dirigeants, politiques comme économiques.
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